dimanche 13 décembre 2009

Last Friends



Il est des séries dont le sujet est si dur qu’il semble impudique de dire qu’on les a aimées. Pourtant, Last Friends est sans conteste l’un des meilleurs dramas parus en 2008, comme en témoignent les nombreuses récompenses glanées ici ou là.

Last Friends parle de violences - violence des sentiments, violence des rapports sociaux, violence physique - visibles dès un générique (chanté par Utada Hikaru) où les principaux protagonistes exposent une souffrance qui ne va pas sans occasionner quelques frissons. Les destinées et les amours de ces personnages se croisent et s’entrechoquent, chacun portant en lui les éléments d’un mal être dévoilé au fil des épisodes. Ruka (Ueno Juri) est ainsi une jeune femme indépendante et volontaire, arborant un style de garçon manqué qui ne masque pas sa répulsion pour sa propre féminité. Pour autant, elle ne manque pas d’attirer Takeru (Eita), jeune coiffeur à l’air sensible, voire efféminé, et empathique mais incapable d’exprimer ses sentiments à l’égard de l’autre sexe. Eri (Mizukawa Asami), quant à elle, semble disposer de tous les arguments pour trouver facilement chaussure à son pied, mais ne parvient pourtant pas à s’extirper d’une situation amoureuse délicate. Ces trois-là, partageant une même colocation, vont se trouver mêler au drame, si peu exposé et pourtant malheureusement si commun, de la violence domestique, en l’occurrence celle exercée par Sousuke (Nishikido Ryo) à l’égard de sa compagne Michiru (Nagasawa Masami). L’insoutenable relation régissant les rapports de ce couple constitue en effet le pivot de cette série.


Dès lors, tout l’enjeu de ce drama est de soumettre aux téléspectateurs un maximum d’éléments pour tenter de comprendre ce qui peut conduire un homme à frapper sa femme et celle-ci à supporter ce martyr. Comment le sentiment amoureux peut-il se trouver perverti au point d’user de violences à l’égard d’un être qu’on prétend aimer désespérément ? Peur ? Folie ? En dépit des efforts du scénariste pour exposer la complexité des motivations du bourreau et de sa victime, je ne suis toujours pas certain de parvenir à comprendre l’inacceptable. Mon rejet de la domination abusive du fort sur le faible est sans doute trop fort. A cet égard, il me faut dire un mot sur la prestation de Nishikido Ryo. Un débat a secoué les amateurs de dramas pour déterminer si son inexpressivité relevait de la pauvreté de son jeu d’acteur ou répondait aux exigences d’un personnage introverti capable d’explosions d’une rare violence. Je n’ai personnellement pas de réponse définitive à ce sujet, mais, au fil des épisodes, son apparition à l’écran a fait naître en moi une authentique répulsion. Dès lors, on peut conclure que sa prestation fut une solide réussite en ce qui me concerne. A contrario, mon empathie pour le personnage de Michiru fut plus limitée, la faute sans doute à un manque de profondeur voire une fadeur de ce personnage commun, effacé et sans charisme. Tout le contraire d’une Ueno Juri qui, une fois de plus, crève l’écran dans un rôle complexe à la hauteur de son talent. Bonne mention également pour Eita qui parvient à tirer son épingle du jeu derrière les rôles-titres.

C’est d’ailleurs là que réside le principal regret à l’égard de cette série. Au terme de ce drama, on regrettera que les situations personnelles des personnages secondaires n’aient pas été d’avantage développées. Il y a là une absence de prises de risques au moment de parler de sujets forts et peu visibles dans la production télévisuelle, que ce soit l’homosexualité, la pédophilie ou l’inceste. Certes, le trop est l’ennemi du bien, mais ce regret est d’autant moins diffus qu’on ne peut manquer de se poser la question si la production n’a pas privilégié la problématique des violences domestiques pour répondre à un voyeurisme malsain de leur audience (comme nombre d’éléments parus dans la presse de l’époque laissent à le penser). Ceci étant, appuyée par un excellent casting, cette série a au moins le mérite d’exposer un phénomène social qui se cache habituellement avec bonheur loin des lumières médiatiques. Aussi futil que ça puisse paraître, y réfléchir est déjà un début.


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8/10 : Somehow I really enjoyed that one. Personal fave.



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dimanche 15 novembre 2009

Now Open

En toute simplicité, pourquoi ne pas confier à la plus talentueuse des actrices de drama le soin d'accueillir de (très) éventuels visiteurs? D'Orange Days à Last Friends, en passant par Engine et l'extraordinaire Nodame Cantabile, Ueno Juri n'a eu de cesse de surprendre par sa capacité à interpréter avec brio des rôles exigeants. Nul doute que celui d'hôtesse d'accueil ne lui posera pas le moindre problème, si ce n'est par sa modestie.

samedi 14 novembre 2009

Medaka


Voici sans doute le plus sous-estimé et le plus original des school dramas. Quoi ? Encore une histoire de gamins à problèmes sauvés pas les méthodes miraculeuses d’un prof déjanté et/ou d’amourettes adolescentes? Raté! Mais je dois reconnaître avoir posé un piège en parlant de « school dramas ». Si le cadre de l’action se déroule bien dans un environnement scolaire, Medaka s’apparente bien plus à la chronique sociale d’un autre Japon, bien moins mis sous le feu des projecteurs: celui des humbles, des ratés, des marginaux, des exclus…

Faute de trouver mieux, la jeune Takako Meguro (Mimura), dite « Medaka », échoue à un poste d’enseignante en cours du soir. Dans sa petite classe, la moitié des élèves sont plus âgés qu’elle et vivent de petits boulots. A l’image de leur jeune professeur, eux-mêmes ne savent pas bien ce qu’ils viennent faire là. Tout juste placent-ils confusément quelques faibles espoirs que ces cours puissent les aider à dépasser les handicaps que la vie leur a donnés. L’encadrement de cette école de nuit lui-même fait preuve d’une motivation toute relative à l’égard de ses étranges élèves. Dans cette morosité ambiante, Medaka, timide et balbutiante, ne semble pas la plus à même de faire basculer le cours des choses. Pourtant, en s’impliquant de manière plus ou moins imprévue dans la vie de ses étudiants et sans jamais apporter de solutions miraculeuses, elle va les amener à se rappeler leurs motivations à assister à ces cours du soir… et par là-même faire découvrir aux téléspectateurs le revers d’un Japon engoncé dans un cadre social qui semble parfois bien contraignant.

Ainsi, chaque épisode est l’occasion de découvrir l’un de ces élèves, joués par des seconds rôles pétris de talent. Devenu depuis une star confirmée, on retrouve avec plaisir Eita dans le rôle de Sakuragi Taku, jeune ouvrier, obligé de sacrifier ses études pour assurer ses revenus. A ses côtés, on suit avec empathie les destins de Kawahara (Sudo Kira), serveuse de cabaret élevant seule son enfant, Takasugi (Hiraoka Yuta), élève brillantissime mais récemment atteint d’hikikomori, Yoshizumi (Kuroki Meisa - attention les yeux !), en rupture avec le milieu scolaire, Kariya (Izumiya Shigeru), modeste artisan frustre et braillard, Oyamada (Yamazaki Shigenori), pseudo-délinquant au grand cœur, ou encore Taneda (Kohinata Fumiyo), petit salarié effacé et méprisé par tous. Si cette énumération de personnages peut paraître fastidieuse, elle n’en est pour autant ni exhaustive ni superflue car ce sont vraiment les personnages secondaires qui font de Medaka une série d’une belle authenticité.

Certes, on n’échappe pas à la récurrence de scènes un peu faciles, voire à des clichés, et le sourire bêta de jument de Mimura risque de réveiller le téléspectateur certaines nuits en frissonnant, mais l’ensemble se suit avec plaisir et intérêt. En levant le voile sur la difficulté de certains Japonais à s’inscrire dans un modèle social qui structure intensément la société nipponne, cette série apporte un vent de fraicheur sur des schools dramas bien souvent d’un classicisme navrant.

Je ne serais par ailleurs pas complet si je n'invitais à écouter l’excellent générique de la série, Masayume de SPITZ.


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7/10 : At least worth checking out.


lundi 24 août 2009

Yasuko to Kenji


L’extraordinaire vitalité de la production de dramas pose inévitablement le problème de la qualité de ceux-ci. Pour le téléspectateur non-japonophone, un premier écrémage est réalisé par les équipes de fansubs qui, généralement, ne s’attardent pas sur des séries de médiocre qualité. Pour autant, ce travail étant réalisé par des fans, certains choix relèvent avant tout de la présence de telle ou telle star du petit écran japonais. Ainsi les dramas dans lesquels tournent des Johnnies profitent d’une exposition maximale, régulièrement sans rapport avec leur qualité intrinsèque. De même en ce qui concernent les séries issues d’un manga. Yasuko to Kenji procède de ce double parrainage, pour un résultat somme toute très mitigé.

Abordée sous un angle résolument comique, la romance entre deux anciens chefs bōsōzoku (Oki Kenji & Tsubaki Erika) d’une part et leur petit frère (Tsubaki Jun) et petite sœur (Oki Yasuko) respectifs d’autre part, prête parfois à rire. On s’amuse notamment des mimiques d’Oki Kenji (Matsuoka Masahiro), grand frère surprotecteur, ex-motard, reconverti secrètement dans l’écriture de shoujo : à croire que les membres du groupe TOKIO (dont fait partie l’hilarant Nagase Tomoya, vu dans My Boss My Hero) ont été sélectionnés pour leur capacité à pasticher les yakuza et voyous en tout genre. A l’opposé, Okura Tadayoshi, dans le rôle de Tsubaki Jun, se révèle stupéfiant d’inanité : ce n’est pas le premier Johnnies à être d’une inexpressivité affligeante devant une caméra, mais il s’empare haut la main de la première place.


Le problème de cette série, c’est qu’on se lasse très vite de la répétitivité d’épisodes construits toujours de la même façon : l’un ou l’autre des personnages rencontre des problèmes, est enlevé par un groupe de malfaisants qui les traîne dans un entrepôt (toujours le même…) et se voit délivré, au terme d’un partie de bourre-pif, par l’invincible Kenji. Autant dire qu’au terme du dixième épisode, malgré les quelques scènes portant à sourire, on ne peut s’empêcher de pousser un soupir de soulagement de voir la fin de cette série. Et on se demandera également ce qu’Hirosue Ryoko (Tsubaki Erika), actrice multi-récompensée, est venue faire dans cette farce…


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5/10 : Not bad, but not good either. Uneven.


vendredi 21 août 2009

Pride


Avant de m’attaquer à la critique de cette série, je me dois de faire un aveu : je suis fan de Kimura Takuya. Certains lui reprocheront de jouer toujours sur la même fibre, celle du beau gosse dur mais sensible, mystérieux, pudique, généreux, fidèle en amour comme en amitié, bref l’homme idéal, ce qui ne pourra démontrer qu’une chose : leur ignorance de sa filmographie. Pour autant, s’agissant de Pride, il est évident qu’on a affaire à un KimuTaku tel que fantasmé par ses adorateurs comme par ses contradicteurs.

Satonaka Halu (Kimura Takuya) est le capitaine et la star de son équipe de hockey sur glace, fervent disciple de son entraîneur, Anzai (Tokito Saburo), et adulé par ses coéquipiers. Anzai a dédié sa vie à son joueur-vedette mais se meurt d’une maladie incurable. Ses derniers mots sont pour encourager Halu à se concentrer uniquement sur sa carrière en devenir, quitte à mettre de côté tout ce qui pourrait l’en distraire et notamment les questions sentimentales. Murase Aki (Takeuchi Yuko) est une jolie office lady, aux valeurs résolument traditionnalistes, attendant patiemment depuis deux ans des nouvelles de son fiancé parti au Canada. L’idéal pour un Halu solitaire qui convainc la jeune femme de nouer un étrange pacte : ils « sortiront » ensemble jusqu’à ce que l’un ou l’autre ne décide d’y mettre un terme, du fait des retrouvailles de l’une avec son amour disparu ou du départ de l’autre pour la Ligue nord-américaine de hockey. Evidemment, un tel synopsis n’a rien de particulièrement affriolant, surtout quand on est allergique aux mélos.

Pour autant, Pride ne manque pas de qualités. Mes quelques connaissances du milieu sportif ont nécessairement nourri mon intérêt pour la question des sacrifices à consentir lorsqu’on souhaite devenir un sportif professionnel : jusqu’à quel point faut-il renoncer à tout ce qui fait le sel d’une vie pour atteindre ses objectifs ? Quelles sont les responsabilités à assumer lorsqu’on est une star montrée en exemple à ses coéquipiers ? De même, j’ai été sensible aux valeurs véhiculées par les sports collectifs : travail, solidarité, fidélité… Les matchs de hockey en eux-mêmes sont bien rendus et agréables à suivre, même pour un non-fan. Par delà le thème du sport, se pose également une double problématique intéressante : comment construire une relation quand elle est supposée à la base même ne pas être durable, mais aussi comment peut-il être possible de renoncer à celle-ci lorsque l’amour existe vraiment entre les protagonistes ? « On ne badine pas avec l’amour » disait en son temps Alfred de Musset.


Soutenu par un casting efficace quoique très classique, de l’ami fidèle (Sakaguchi Kenji) au comique de service (Sato Ryuta), Pride est un drama qui se suit avec plaisir même si on regrettera un final assez faible. Et puis... il y a Kimura Takuya.


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7/10 : At least worth checking out.


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mardi 18 août 2009

Suna no Utsuwa


Si l’exercice consistant à donner une note à une série pose nécessairement des limites liées aux goûts de chacun, il s’avère particulièrement délicat dans le cas de Suna no Utsuwa. Un final qui vous laisse le cœur à vif permet-il de mettre de côté une suite d’épisodes où l’ennui a parfois donné envie de renoncer ? Plus encore que d’habitude, il me faut ici abandonner toute prétention à un jugement objectif.

Waga Eiryo (Nakai Masahiro) est un compositeur en pleine ascension. Parrainé par un homme politique influent dont il doit épouser la fille, il se voit interpelé à la sortie d’un concert par un vieillard qui reconnaît en lui un certain « Hideo ». Saisi d’une émotion intense, l’artiste assassine sauvagement l’intrus mais croise dans sa fuite une comédienne du nom de Naruse Asami (Matsuyuki Yasuko). La découverte du cadavre défiguré initie une longue et difficile enquête confiée aux inspecteurs Imanishi (Watanabe Ken) et Yoshimura (Nagai Masaru). Plusieurs histoires se déroulent alors en parallèle au fil des épisodes et permettent de découvrir petit à petit les personnages, leurs caractères et leurs fêlures. Sur un plan scénaristique, on est très loin des séries américaines où preuves et criminels semblent pouvoir être découverts en un tour de main par les policiers, ce qui est sans doute plus crédible mais donne à Suna no Utsuwa un rythme d’une lenteur parfois insupportable. De la même façon, le scénario, s’il renvoie régulièrement au passé de Waga au moyen de flashbacks, ne livre aucune piste permettant d’expliquer les raisons du meurtre commis. Certes, cela permet à terme de livrer aux téléspectateurs un final époustouflant, mais il faut avoir foi en celui-ci pour supporter certaines longueurs.

Ne sachant rien dudit final, quelles furent les raisons qui m’ont fait suivre cette série ? En premier lieu, bien évidemment, les personnages, principaux et secondaires, portés par des acteurs de talent, notamment l’excellent Watanabe Ken dont la capacité à crever l’écran ne se dément pas. Il faut y ajouter une ambiance sombre, particulièrement bien rendue, portée par une musique superbe. Autre détail et non des moindres, les pérégrinations du jeune Hideo et de son père à travers le Japon sont l’occasion de voir des paysages d’une beauté à couper le souffle : que ne voit-on plus souvent le Japon sous cet angle !


L’ayant déjà plusieurs fois évoquée, je ne peux cependant m’empêcher de dire à nouveau un mot sur la fin de cette série, bien évidemment sans en livrer le contenu. Dévoilant enfin les motivations de l’acte infâme de Waga, elle laisse le spectateur choqué, effrayé, pantelant, ému… Certainement la meilleure conclusion scénaristique qu’il m’ait été donnée de voir dans un drama, à hauteur de celle de Sora Kara Furu Ichioku no Hoshi. Elle vaut assurément l’effort de suivre les épisodes qui la précèdent.


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7/10 : At least worth checking out.


lundi 18 mai 2009

Taiyou no Kisetsu

La seule question méritant d’être posée à l’issue du visionnage de cette série est : pourquoi me suis-je infligé cela ? Quel ennui profond, quelle pulsion masochiste, quel voyeurisme obscène a pu me conduire à regarder les 11 (!) épisodes de Taiyou no Kisetsu?

La lecture du synopsis m’avait donné quelque espoir de voir enfin Takizawa Hideaki démontrer à l’écran les qualités qu’on lui prête et qui devaient faire de lui le futur KimuTaku. On en est loin! Tackey incarne un étudiant manipulateur (Tsugawa Tatsuya) dont la fausse amitié avec un fils de bonne famille ne semble destinée qu’à blesser celui-ci par tous les moyens possibles, sans que nous n’en sachions la raison. Mais dans le même temps, la route de Tatsuya croise celle d’Izumi Eiko, jeune pianiste infirme auprès de laquelle sa part d’humanité semble reprendre le dessus. Voilà matière à développer un personnage central doté d’une véritable épaisseur. Mais c’était compter sans la production dont le but avoué était de faire ni plus ni moins que du fan service basique! Et donc, pas un épisode sans Tackey torse nu : Tackey prenant une douche, Tackey ôtant sa chemise, Tackey ôtant son T-shirt trempé de sueurs, Tackey s’aspergeant d’eau à la fontaine du parc, etc., etc. Un fan service d’autant plus évident et insupportable que les personnages secondaires offrent un jeu d’acteur lamentable. A la hauteur du rôle titre puisque Takizawa Hideaki offre le même visage de moule inerte en toute circonstance.
J’ose à peine évoquer le scénario dont les ressorts et rebondissements, notamment s’agissant de l’évolution des décisions du personnage principal, apparaissent totalement incongrus.


Que peut-on alors sauver de Taiyou no Kisetsu? Peut-être la performance de Ikewaki Chizuru (Izumi Eiko) qui, certes, joue un rôle ultra-classique de jeune femme au cœur pur et innocent, mais a le mérite de le faire de manière convaincante. Placée dans une situation sans doute un peu trop exagérée pour être crédible, elle offre cependant une prestation sincère et parfois émouvante qui évite à cette série le zéro pointé.


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2/10 : Be ready for severe brain damage.


mardi 21 avril 2009

Sekai no Chuushin de, Ai wo Sakebu


Parmi les différents genres coexistant au sein des dramas, la catégorie des drames humains occupe une place considérable et propose régulièrement aux amateurs des séries de bonne facture. Adaptation d’un roman écoulé à plus de 3 millions d’exemplaires, Sekai no Chuushin de, Ai wo Sakebu en constitue un parfait exemple.

En 2004, Saku survit avec la mémoire du décès d’Aki, adolescente dont il était amoureux et emportée par une leucémie 17 ans plus tôt. Au fil des épisodes, ses souvenirs vont nous conduire à revivre avec lui et ses proches la terrible agonie vécue par la jeune fille. Loin de chercher à simplement nous apitoyer via un pathos larmoyant, ce drama évite l’écueil du voyeurisme et fait preuve d’une réelle finesse dans le traitement de ses personnages. Entre incompréhension, courage, espoir et sentiment d'injustice, Ayase Haruka (Aki) s'avère convaincante dans le rôle de cette jeune fille qui, face à la maladie, ne sait plus si elle doit se battre ou abandonner. On ne pourra manquer le caractère saisissant de sa transformation physique, de l’adolescente banale à la créature malade des derniers épisodes. Tezuka Satomi et Miura Tomokazu offrent également une prestation remarquée dans ce rôle de parents impuissants à soulager la douleur physique et morale de leur fille. De façon générale, les seconds rôles livrent une prestation convaincante, apportant une réelle crédibilité à l’ensemble de cette histoire qui se joue non seulement dans le passé, mais aussi dans le présent.


Un présent qui pose la question de la mémoire et du poids du chagrin. Saku (Ogata Naoto) est littéralement torturé par le souvenir d’Aki, au point que ses larmes ne semblent plus être versées pour elle, mais pour lui-même, incapable qu’il est de vivre le moindre jour sans revivre l’agonie de son amour perdu. Entre l’envie de vivre enfin et celle de garder intacte la mémoire d’Aki, Saku est un être dont la souffrance intemporelle ne peut que nous toucher. Si l’oubli représente sans doute le meilleur des remèdes aux traumatismes des êtres, il n’en est pas moins parfois une potion bien amère.

Le seul bémol aurait pu être la prestation de Yamada Takayuki (Saku en 1987), mais, fort heureusement, son habituelle inexpressivité ne s’étend pas aux scènes les plus dramatiques. En conséquence, sous tous ses aspects, Sekai no Chuushin de, Ai wo Sakebu se révèle comme une série, certes mélodramatique par son sujet, mais au ton juste. A voir et à ressentir.

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8/10 : Somehow I really enjoyed that one. Personal fave.



lundi 20 avril 2009

Kisarazu Cat's Eye


J’ai beau m’intéresser au Japon depuis un temps certain, il me faut bien reconnaître que de nombreux éléments de la culture nipponne me sont encore totalement étrangers. C’est du moins ce que cette comédie a semblé démontrer, à ma plus grande confusion.

Après l’exceptionnel Ikebukuro West Gate Park, le trio Kudo Kankuro (scénariste) - Isoyama Aki (productrice) - Kaneko Fuminori (metteur en scène) se reforme pour proposer au public une comédie déjantée portée par des personnages loufoques. Principal protagoniste de l’histoire, Bussan (Okada Junichi), âgé de 21 ans, apprend qu’il se meurt d’un cancer et demande à ses amis Bambi (Sakurai Sho), Ani (Tsukamoto Takashi), Ucchie (Okada Yoshinori) et Masta (Sato Ryuta) de l’aider à vivre pleinement les six derniers mois de sa vie. Pour cela, quoi de mieux que l’excitation procurée par le vol ? Robin des Bois des temps modernes, les Kisarazu Cats volent aux riches, aux mafieux et aux malhonnêtes au prétexte de les punir… et de divertir le téléspectateur. Tout le problème est là. Un occidental du XXIème siècle aura sans doute du mal à suivre cette farce fondée sur une exagération continue du jeu des acteurs : mimiques (notamment faciales) portées au comble de l’excès, innombrables cris transformés en hurlements, personnages psychotiques, etc.

Ainsi, alors que les promoteurs de Kisarazu Cat's Eye, selon leur habitude, nous dévoilent le Japon moderne sous un angle sévèrement moins aseptisé que celui que nous offrent généralement les dramas, alors que les guests stars (Aikawa Sho, Kishidan, Tsumabuki Satoshi…) sont prometteuses, alors que la réalisation est réellement de qualité, mon sentiment dominant est d’être passé complètement au travers de cette série. Comment en effet apprécier une comédie quand on n’en saisit pas l’humour ?


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6/10 : That wasn’t too bad, I guess. But never worth a rewatch.